Pour la cause des enfants-soldats : les jeunes épatent au Parlement

« Je pensais que je voulais être avocat, en fait, c’est beaucoup mieux politicien : tu peux te chicaner avec les autres et il n’y a pas de conséquence : ça fait partie de ton travail ! » Décidément, nos jeunes se découvrent des passions ! Voyez tout ce qu’ils et elles ont accompli dans cette journée au Parlement du Canada.

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Toute l’année, le comité des droits a travaillé d’arrache-pied sur un projet leur tenant particulièrement à cœur : la condition des enfants-soldats. En compagnie de Soraya Martinez Ferrada, députée fédérale d’Hochelaga-Maisonneuve, les jeunes ont discuté avec plusieurs ministres à Ottawa de ce phénomène qui bafoue les droits de trop d’enfants.

 

Conscientiser dès un jeune âge

Ce n’est pas tous les jours qu’on a la possibilité de voir tout ce qui se passe dans les coulisses du Parlement ! Et pourtant, nos jeunes du Comité des droits de la Ruelle d’Hochelaga ont réussi à y avoir un accès exclusif.

Nous croyons qu’il est important de conscientiser les enfants et d’aborder des sujets parfois difficiles avec eux. Bien souvent, des échanges de la sorte sont des éléments déclencheurs dans leur trajectoire de vie. Comme quoi, des enfants entourés de figures positives ont le potentiel d’accomplir de grande chose.

« J’ai réalisé beaucoup de choses… Au Canada, on a une chance énorme d’avoir des écoles gratuites ou semi-gratuites, d’avoir des gens qui nous écoutent, qui sont là pour nous soutenir pendant qu’on a des difficultés, pas juste après, mais pendant qu’on vit des choses difficiles… On a beaucoup de chance d’être dans un pays où nos droits sont mis de l’avant et protégés » une enfant du comité.

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Face à face avec un enfant soldat

Quelle meilleure façon de comprendre toutes les complexités derrière un enjeu que de parler avec quelqu’un qui le vit ou l’a vécu ? Dans le cadre de ce projet, les jeunes du comité des droits ont eu le privilège de rencontrer Junior Nzita, un ancien enfant-soldat, qui leur a partagé son histoire. Une rencontre percutante, qui a grandement sensibilisé les enfants à cette dure réalité:

« Ça m’a frappé : mais comment un enfant peut avoir vécu tout ça à son âge ? Ça m’a fait mal de réaliser qu’autant d’enfants étaient laissés à eux-mêmes et que leurs droits étaient bafoués comme ça… Le fait qu’on se rende au Parlement pour en parler, j’ai vraiment eu l’impression qu’on pouvait faire avancer les choses, même si on est jeune. Aussi, pour moi c’était un rêve de pouvoir faire quelque chose pour mon pays », témoigne un des enfants.

Le comité l’a même invité à se joindre au groupe pour cette importante journée, afin de le présenter aux ministres et députés pour mieux les sensibiliser à leur cause. Un geste touchant, démontrant tout le respect que les jeunes ont pour Junior.

En voiture !

Pour plusieurs enfants, ce voyage représentait une première fois : première sortie à l’extérieur de Montréal, première visite à Ottawa, premier voyage en train !

Dès 8h, la joyeuse troupe trépidait d’impatience à la Gare centrale, fin prête pour le grand départ. « Moi le matin, je m’attendais à retrouver des ados un peu grognons, du genre mais il est beaucoup trop tôt… Et ce n’était pas du tout le cas ! Les enfants étaient nerveux et fébriles. On sentait que leur seul but pour la journée, c’était d’arriver à Ottawa à l’heure et de réussir leur mission », nous confie Camille, l’avocate à la tête du comité des droits

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Une étincelle qui changea tout

La complicité entre nos jeunes et Soraya ne date pas d’hier. En mai de l’année dernière, le comité avait épaté la députée par leur propos rempli de sagesse et d’éloquence. Une rencontre poignante, qui fut l’étincelle de cette passion trouvée pour la défense des droits des enfants : car après tout, difficile de revenir en arrière une fois exposé aux injustices de ce monde.

Chaleureusement reçus par l’équipe de Soraya à même son bureau, les jeunes étaient emballés de retrouver leur amie de longue date et de lui expliquer l’objectif de leur visite au Parlement.

C’est lorsqu’on voit les enfants réaliser des projets comme celui-ci que nous sommes remplis d’admiration pour leur détermination. Il est touchant de constater que, malgré leur jeune âge, se sont des citoyennes et citoyens engagés pour le bien-être de leur communauté.

Le bulletin scolaire du Canada

L’heure du premier rendez-vous de la journée arriva à grand pas : rencontre avec de Karina Gould, ministre de la Famille, de l’Enfance et du Développement social. L’objectif ? Lui présenter le « bulletin scolaire du Canada » en matière des actions prises pour les droits des enfants soldats, une initiative entièrement portée par les enfants. Amenant des solutions, le groupe a également donné à la ministre une précieuse enveloppe de suggestions d’actions à prendre.

Karina s’est montrée d’une générosité et d’une écoute qui a mis les enfants en grande confiance.  Expliquant son intérêt tout particulier envers la cause des enfants soldats, pour avoir elle-même déployé des efforts diplomatiques en développement international, elle s’est dit éblouie par la présentation de nos jeunes.

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Applaudis à la Chambre des communes !

Des discussions animées, c’est tout un spectacle ! Les échanges musclés des politiciens et politiciennes se déroulaient sous les regards amusés de nos jeunes. « Je pensais que je voulais être avocat, en fait, c’est beaucoup mieux politicien : tu peux te chicaner avec les autres et il n’y a pas de conséquence, ça fait partie de ton travail ! » a lancé un enfant, bien diverti.

Avant le début de la période de questions, Soraya a pris un moment pour mentionner leur présence au Parlement, qui fut reçu par une foule d’applaudissements : « je reçois aujourd’hui à Ottawa 9 jeunes, âgés entre 10 et 16 ans… Ils se sont déplacés pour rencontrer les élus, afin de présenter leur projet et leurs réflexions sur un enjeu qui touche malheureusement de nombreux pays : les enfants soldats. Je souhaite remercier ces jeunes pour leur visite et surtout, les féliciter de parler haut et fort de la cause des droits des enfants… Soyez fiers de votre travail ! »

Crédit : séance 185 du 27 avril 

La relève surprend nos députés

Afin de clore la journée en beauté, le comité des droits a passé un moment avec la ministre de la Défense nationale du Canada, Anita Anand, afin de lui présenter leur projet.

Épatée par le discours des enfants, qui transpirait de passion, Anita les a encouragés à continuer de s’impliquer dans des enjeux qui leur tiennent à cœur, elle qui trouvait admirable que des jeunes n’ayant jamais été confrontés à la réalité des enfants soldats soient si sensibilisés à cette caus

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Impeccable, enrichissant, formidable !

Ce sont ces mots que nos jeunes ont choisis pour décrire leur journée à Ottawa. De cette journée, le comité des droits nous est revenus avec des rêves pleins la tête, et le cœur rempli d’espoir.

Observer la grandeur et la sagesse d’enfants ayant en main toutes les clés pour se permettre de réaliser des exploits pareils nous touche droit au cœur. C’est avec des expériences comme celles-ci que nos jeunes bâtissent à la fois leur futur et leur présent. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance de vivre une telle expérience : c’est parce que les jeunes du Comité ont pu mobiliser leur cercle protecteur que leur développement global s’en est retrouvé enrichi. Et nous croyons fermement que nourrir les intérêts des enfants est tout aussi important que de se projeter dans l’avenir.

Camille et Céline, qui accompagnaient le groupe tout au long de la journée, se sont dites fières et émues de voir les jeunes devenir des ambassadrices et ambassadeurs de leur cause, eux qui ont travaillé si fort pour y arriver : « Plusieurs ont surmonté des difficultés d’apprentissage ou de la grande timidité pour passer une journée complète à rencontrer des personnes importantes pour la politique canadienne et internationale », nous disent-elles, en repensant à cette journée qui demeurera assurément gravée dans la mémoire des enfants.

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