La ruelle Dr Julien, lieu emblématique pour le quartier

Ce n’est pas d’hier que le CPSC La Ruelle est un lieu de rencontres et d’échanges : ancré au cœur d’Hochelaga-Maisonneuve depuis une vingtaine d’années, c’est un véritable point de ralliement pour les familles. On y ressent un esprit rassembleur, qui fait vibrer un quartier tissé-serré.

Des fêtes et des activités familiales, la Ruelle en a vu passer !  Ces festivités sont toutes portées par les mêmes valeurs : offrir à la communauté un lieu chaleureux et bienveillant, où tous sont les bienvenus. En berceau de la pédiatrie sociale en communauté, l’endroit était tout désigné pour accueillir cette œuvre lumineuse et engagée.

En tête-à-tête avec Zoë

Nous avons eu la chance d’échanger plus longuement avec Zoë et d’en apprendre davantage sur son processus créatif :

FDJ : Tu es quelqu’un qui penche beaucoup plus dans l’art abstrait. Pourrais-tu me parler de ton processus créatif, et de comment tu as pu l’intégrer dans ce projet de murale ?

Zoë : C’est une bonne question ! En fait, j’ai développé mon style abstrait que je surnomme de l’art vitrail, en raison de la façon dont je superpose les couleurs et les formes pour créer d’autres formes, plus petites, à l’intérieur même de celles-ci. Pour la murale Dr Julien, je devais naturellement pencher dans quelque chose de plus concret, pour aller dans le même sens que le projet. Mais je voulais quand même me servir de cette opportunité pour mettre en valeur mon style personnel. C’était une fusion assez naturelle : j’ai utilisé différents symboles représentant les droits de l’enfant pour créer quelque chose d’un peu moins abstrait que ce que je ferais normalement, mais de très joyeux, fluide et en harmonie avec ma touche artistique !

FDJ : Je vois que dans ton art, il y a justement énormément de formes géométriques, de lignes et de couleurs qui s’entrecroisent… Ça donne un ton surréel, rêveur, onirique. Est-ce qu’il y a une signification pour toi?

Zoë : Tu as trouvé les bons mots ! Rêveur, cosmique… Je suis heureuse que vous voyiez cela, parce que j’en suis vraiment venu à reconnaître à quel point les affiches des groupes de musique des années 60, l’époque Woodstock, ont exercé une grande influence sur moi. Les lignes fluides retrouvées dans mon art sont directement tirées de cela.

FDJ : C’est la plus grosse murale que tu as réalisée jusqu’à maintenant. Est-ce que ça t’a plu et est-ce que tu comptes te lancer dans des projets d’une aussi grande envergure dans le futur ?

Zoë : J’ai vraiment, mais alors vraiment aimé l’expérience ! Ça faisait de nombreuses années que je voulais collaborer avec MU, sachant qu’il s’agit d’un organisme qui prend soin de ses artistes, ça rend le travail tellement plus facile.

Je voulais aussi utiliser ce projet comme une opportunité de me mettre au défi sur le plan technique. Comme l’arrondissement exigeait qu’on laisse au moins 30% de la brique intouchée, c’est là que j’ai pensé que ce serait une excellente occasion d’incorporer cette texture dans la murale. Et puis bien sûr, le processus de peinture était de la joie à l’état pur ! Mon assistante, Nikki, je la connais depuis un certain temps, et c’était formidable d’avoir la chance de vraiment travailler ensemble, de me fier à son expertise, elle est extrêmement talentueuse et fait des lignes très nettes.

Je suis fière d’avoir réalisé un travail à si grande échelle, d’avoir appris de nouvelles astuces aussi ! J’adorerais faire d’autres projets du genre dans le futur.

FDJ : Qu’est-ce que ça te fait de savoir que ton art est immortalisé à l’endroit où tout a commencé pour la pédiatrie sociale en communauté, et que ton œuvre va servir à sensibiliser à la cause de la Fondation Dr Julien ?

Zoë : C’est étourdissant et ça me dépasse un peu, mais dans le meilleur des sens ! La première chose que j’ai remarqué, lorsque je parlais de ce projet, c’est que beaucoup de gens ne savent pas ce qu’est la pédiatrie sociale en communauté. Et je répondais toujours que c’est une approche qui devrait être partout ! Quand on a la chance de travailler avec des personnes dont les valeurs correspondent aux nôtres, c’est vraiment spécial et j’en suis tellement reconnaissante.

D’avoir réalisé quelque chose d’aussi gros, à un endroit aussi important pour le mouvement, c’est particulier comme sentiment. C’est un honneur pour moi. Je pense que le fait que mon œuvre soit peut-être plus concrète était nécessaire, car il y aura des enfants et des familles qui la regarderont. Ça va les aider à comprendre plus rapidement de quoi il s’agit. C’est une manière de dire : voici à quoi vous pouvez vous attendre lorsque vous êtes ici. Non seulement vos droits sont pris en charge, mais c’est aussi un endroit où règne la joie.

C’était vraiment merveilleux de sensibiliser à la cause de pédiatrie sociale en communauté avec d’autres personnes dans ma vie qui n’en avaient jamais entendu parler auparavant.

Merci Zoë pour cette magnifique murale ! Pour vos projets créatifs, vous pouvez contacter Zoë juste ici.

Ce projet, rendu possible grâce à une subvention de la Ville de Montréal et par la généreuse contribution de la Fondation Famille Michel Fournelle, redonne un nouveau souffle à notre belle ruelle. Nous sommes très heureux de l’enthousiasme généré autour cette initiative !

*Appuyés par la Convention internationale des droits de l’enfant. Ces droits ont été résumés par Me Hélène (Sioui) Trudel en sept grands principes pour faciliter leur mise en œuvre au sein de la pédiatrie sociale en communauté.